Vous étiez peut-être à la plage, à la montagne, au bureau ou dans votre lit. Sans doute profitiez-vous du soleil, quand le groupe Scalian et le groupe Wendel signaient un accord d’envergure en plein milieu de l’été, pour projeter Scalian vers l’avenir et le milliard d’euros.
Yvan Chabanne, CEO de Scalian, a communiqué à tous les salariés sur le changement d’actionnaire majoritaire de Cobepa à Wendel. Pour vos représentants cependant, cela n’a été que la fin d’un long processus composé de très nombreuses réunions extraordinaires du CSE, pendant lesquelles nous avons pu échanger avec la Direction de Scalian, comme avec les futurs actionnaires Wendel.
Alors, quel est notre avis ?
Le changement d’actionnaire n’apparaît pas présenter de risque pour l’activité de Scalian ni l’emploi. Au contraire, l’arrivée du groupe Wendel va permettre de poursuivre la croissance du groupe Scalian par des acquisitions de sociétés pilotées par la Direction de Scalian.
Il a été assuré et répété que le groupe Wendel ne s’immiscerait pas dans la gouvernance de notre entreprise, et qu’il fait entièrement confiance à l’équipe de Direction de Scalian. Répété également le mantra que Wendel ne dirigera pas la stratégie de Scalian, mais qu’il a pris connaissance de la stratégie du groupe et qu’il est seulement venu investir dedans. Pour autant, restons vigilant, car les précédents avec les sociétés du groupe Wendel et leurs documents sociaux officiels ne vont pas dans ce sens. N’importe qui peut en effet aller consulter le Document d’Enregistrement Universel de Wendel et apprendre, au détour des 492 pages, qu’un certain nombre d’objectifs et d’ambitions sont attendus des sociétés du groupe Wendel. L’avenir nous dira si les paroles n’étaient que ça, des paroles, ou un vrai engagement auprès des élus.
Et les salariés dans tout ça ?
Car oui, une importante plus-value va être réalisée par l’actionnaire principal actuel Cobepa et les actionnaires minoritaires que sont les cadres dirigeants et certains managers de Scalian. Une bagatelle de plus-value de quelques centaines de millions d’euros : trois fois rien donc. “Récompenser le risque pris par les actionnaires” et “Oui mais les actionnaires ne prennent pas de dividendes pendant la durée de l’acquisition” sont les arguments prévisibles et entendus qui nous ont été opposés quand les mots “partage de la valeur” ont été prononcés. Mais face à ces nombres, il demeure cet arrière goût amer en pensant à nous tous, les salariés, qui sommes la force produisant la valeur ajoutée de l’entreprise.
La première demande de la CFE-CGC porte donc sur le long terme, nous demandons la mise en place de l’actionnariat salarié au sein de Scalian, que ce soit via un FCPE ou un accord type Loi PACTE. Wendel l’a mis en place pour ses salariés, ainsi que Bureau Veritas, l’entreprise phare du portefeuille de l’actionnaire : la porte semble donc ouverte. Vraisemblablement, Wendel et Scalian auraient commencé à travailler sur le sujet : nous souhaitons que des représentants du personnel puissent participer à la réflexion sur la mise en place d’un tel dispositif.
Notre seconde demande, courtermiste, porte sur cette plus-value dégagée. La valorisation du groupe Scalian dépend de son évolution depuis l’arrivée de Cobepa en 2019, et de la performance collective des salariés : il nous apparaît légitime qu’une plus-value puisse être versée aux salariés qui n’ont pas eu l’opportunité de devenir actionnaires. Une telle prime devrait être, pour le récompenser, à la hauteur du travail que les salariés ont collectivement fourni pour permettre cette vente. Par le dialogue social et la négociation, nous espérons trouver une Direction ouverte aux attentes des collaborateurs.